Blog | CE QUE LES GENS LISENT PENDANT CETTE PANDÉMIE

novembre 06, 2020

CE QUE LES GENS LISENT PENDANT CETTE PANDÉMIE

(tel que rédigé par Stephanie Merry et Stephen Johnson du Washington Post)

Au début de mai et à la mi-août, le Washington Post a demandé aux lecteurs de lui faire part des livres qui les ont le plus marqués. L’information qui suit est tirée de plus de 1 600 réponses.

Cette année, probablement plus que jamais auparavant, nos habitudes de lecture témoignent de la situation précaire dans laquelle nous nous trouvons. Alors que le pays est confronté à une pandémie mortelle et à une crise raciale sous le signe de l’épuisement et de la peur, nous utilisons les livres pour échapper au présent, façonner nos croyances et éduquer nos enfants confinés à la maison. Nous nous défoulons en lisant des livres de science-fiction apocalyptique, nous trouvons du réconfort dans les romans, des conseils dans les guides pratiques et des moments de paix dans les livres d’activités pour enfants. De manière plus frappante, depuis la mort de George Floyd en mai, nous nous sommes rués sur les livres portant sur la race et la justice sociale.

Les données recueillies par les éditeurs, les bibliothèques, les associations, les entreprises de collecte de données et les lecteurs de notre site Web donnent un aperçu des tendances en matière de livres observées au printemps et à l’été 2020. Ensemble, ces choix littéraires reflètent notre humeur collective.

En mai, les cinq auteurs les plus lus étaient :

  1. Erik Larson – The Splendid and the Vile

« En plus d’être une très bonne histoire sur la Grande-Bretagne à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, il s’agit d’une très bonne description d’un grand leadership exercé en des temps très difficiles », écrit Steve Pascale, de Weaverville, en Caroline du Nord.

2. Hilary Mantel – Le miroir et la lumière Au sujet du Miroir et de la lumière, Judith Chopra de Burlington, en Ontario, écrit : « Ce livre m’a permis d’aller ailleurs – j’ai demandé à ma famille de ne pas me déranger dans le 16e siècle. – parce que l’histoire était totalement immersive. J’ai dû ralentir ma vitesse de lecture afin de ne pas terminer le livre trop rapidement. »

3. Emily St. John Mandel – Station Eleven

« Station Eleven a été mon livre préféré de l’année 2014 et le fait de m’y replonger pendant la pandémie a été étrangement réconfortant, écrit Melissa Stevenson, de Menlo Park, en Californie. Le roman vibre au rythme d’un cœur humaniste et nous invite à non seulement demeurer vivant, mais aussi à trouver des choses et des personnes pour qui vivre ».

4. Amor Towles – Un gentleman à Moscou

« Ce roman montre comment tout un monde peut exister entre quatre murs, écrit Barbara Doran, de Silver Sring, au Maryland. Maintenant, bon nombre d’entre nous sont confinés à la maison : nous pouvons en faire notre monde. »

5. Albert Camus – La peste

« Ce qui est si surprenant, c’est la façon dont [La peste] décrit si bien ce qui nous arrive actuellement, écrit Janice Dole de Salt Lake City. Je ne comprends pas pourquoi les gens n’ont pas plus de connaissances aujourd’hui qu’ils n’en avaient dans le passé… ils agissent encore sous le coup de l’émotion, et non de la raison. »

En août, les cinq auteurs les plus lus étaient :

  1. Brit Bennett – L’autre moitié de soi

« Je pense qu’il est important, ces temps-ci, de lire des livres sur l’expérience des Noirs aux États-Unis. », écrit Diane Starke, de El Paso.

2. Ibram X. Kendi – Stamped from the Beginning

Tracy Spangler, de South Orange, au New Jersey, écrit : « En tant que Blanche, j’ai éprouvé des sentiments de colère et de honte en constatant que c’est la réalité et qu’on ne m’a pas enseigné grand-chose sur le sujet lorsque j’étais étudiante ici. »

3. Hilary Mantel – Dans l’ombre des Tudor, Le miroir et la lumière

Au sujet de Dans l’ombre des Tudor, et du Pouvoir, Heather Freeney, de Meridian, en Idaho, écrit : « Le fait de lire ces livres pour la première fois (et de prévoir entamer Le Miroir et la lumière très bientôt) m’a donné l’occasion de réfléchir sur mes valeurs personnelles et mon but en tant qu’employée du gouvernement en cette période d’incertitude, de bouleversements et même de mort. »

4. Isabel Wilkerson – The Warmth of Other Suns (La chaleur d’autres soleils)

« The Warmth of Other Suns (La chaleur d’autres soleils) est un chef-d’œuvre qui a changé et approfondi ma vision du racisme aux États-Unis », écrit Linda Kusserow, de Minneapolis.

5. Jeanine Cummins – American Dirt

« American Dirt est un roman à suspense qui progresse à une vitesse fulgurante et qui véhicule un message déchirant », écrit Shelly Wiltshire, de Richmond. Je sais qu’il a fait l’objet d’une controverse, mais je trouve les aperçus de l’histoire des migrants très significatifs et il est horriblement facile de s’identifier à la situation où l’on n’a « personne d’autre vers qui se tourner ». »

Alors que certains se tournent vers des histoires difficiles, effrayantes, comme le roman de science-fiction Wanderers de Chuck Wendig, de nombreux autres ont tendance à éviter les livres sur les désastres (presque) réels et se tournent plutôt vers quelque chose de plus inspirant comme le bijou de Charlie Mackesy, L’enfant, la taupe, le renard et le cheval, ou vers un roman historique réconfortant rempli d’activités normales de la vie quotidienne comme le roman toujours aussi populaire de Jane Austen, Orgueil et préjugés.

Patrick Hughes, directeur des ventes et du marketing de la maison d’édition Central Recovery Press située à Las Vegas, a fait cette observation : « L’édition continue à jouer un rôle dans la recherche de solutions aux problèmes. Les gens vont toujours lire des livres. » Cette observation et prévision par rapport au monde de l’édition est de bon augure pour ceux d’entre nous qui non seulement sont des rats de bibliothèque, mais qui font aussi en sorte de « connaître » les livres.